Bernard Dargols, un GI français d’Omaha Beach
Caroline Jolivet, OREP Editions 2024
Jeune étudiant parisien, Bernard Dargols effectue un stage à New York lorsque la guerre éclate en 1939. Sa famille, restée en France, est menacée par les lois antisémites du régime de Vichy. Bernard Dargols décide alors de s’engager dans l’armée américaine, convaincu qu’il y sera plus utile pour combattre les forces d’occupation.
Devenu GI de la Military Intelligence Service après un long entraînement militaire, il débarque en juin 1944 sur la plage
d’Omaha la sanglante, et sert au sein des renseignements militaires de la 2 e Division d’infanterie US. Il participe à la libération de la Normandie, de la Bretagne et des Ardennes, avant de devenir membre du CIC, le service du contre-espionnage américain, et d’être démobilisé en 1946.
C’est ce témoignage exceptionnel du « GI de la place des Vosges », que livre ici Caroline Jolivet, sa petite-fille.
English version of the book :
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A propos de l’auteur
Lorsque pour la première fois son grand-père évoque son parcours militaire devant elle, Caroline Jolivet a 25 ans, Bernard Dargols en a 84. « Nous savions qu’il avait été GI et qu’il avait débarqué à Omaha Beach mais quasiment rien d’autres. Nous avions toujours respecté le silence autour d’un sujet qui semblait trop sensible. Je me suis autorisée à lui poser des questions lorsque pour la première fois en 2004 il a parlé devant moi de son histoire. Je ne me suis plus arrêtée. Devant le nombre d’anecdotes qu’il me racontait, j’ai ressenti le besoin de laisser une trace au départ uniquement destinée à notre cercle familial. Je me suis rapidement posée la question de ce que j’aurais fait à sa place alors que j’avais déjà dépassé l’âge qu’il avait lorsqu’il a débarqué sur Omaha beach. Aurais-je eu le dixième de son courage ? »
De longues heures d’interviews, un travail de recherche et la découverte de dizaines de lettres datant de 1944 ont permis à Caroline Jolivet de reconstituer l’histoire peu ordinaire de son grand-père Bernard Dargols. Caroline écrit également des histoires pour enfants.
Extrait de l’avant-propos
Si je retrace le parcours de mon grand-père dans ce livre, c’est avant tout son message que j’espère porter haut et fort. En me transmettant son histoire, ses anecdotes, en répondant à mes innombrables questions, c’est son devoir de mémoire qu’il m’a transmis. Une histoire qui dépasse le cadre familial.
Au moment où je devenais mère de famille, ma grand-mère m’a ouvert la voie : elle qui regrette de ne pas avoir suffisamment interrogé ses propres parents. Pour moi, il n’était pas trop tard et je mesure la chance que j’ai d’avoir pu recueillir le témoignage de mon grand-père, acteur d’un des événements les plus marquants du XXe siècle.
Lorsque l’occasion se présente en 2005, j’accompagne mes grands-parents là où tout a commencé pour eux, une petite caméra à la main. À New York, ils m’emmènent, là où ils se sont rencontrés, là où ils ont habité, là où ils se sont mariés. Mais, pour aborder le sujet du débarquement de mon grand-père à Omaha Beach en 1944, il me faudra encore attendre. Pas facile de percer les secrets bien conservés de celui qui préféra les enfouir pour mieux nous en préserver pendant de longues années.
C’est par le cinéma que mes grands-parents nous ont livré leur passé. Tel un cérémonial familial, mes parents et mes grands-parents nous emmènent, mon frère aîné Romain et moi, au cinéma voir Europa, Europa, La Liste de Schindler, Il faut sauver le soldat Ryan. À propos de ce dernier film, mon grand-père, habituellement si doué pour masquer son émotion par des blagues, laisse échapper quelques larmes qui nous bouleversent. Il nous dit : «Je n’ai jamais vu un film aussi fidèle à ce que j’ai vécu.» Pour la première fois, nous commençons à comprendre. Qui de mieux que Tom Hanks pour prendre connaissance de son histoire ?
Sous son masque rieur, mon grand-père, «Daddy», est le modèle que l’on veut suivre, un homme tourné vers les autres avant de s’intéresser à lui-même. Comment serait la vie aujourd’hui si, ce jour-là de juin 1944, ses copains et lui n’avaient pas fait preuve d’un tel héroïsme et, pour nombre d’entre eux, sacrifié leur vie pour nous offrir notre liberté ?
Décrypter son histoire, c’est lire entre ses multiples plaisanteries : une armure de blagues qu’il s’est forgée afin de dédramatiser une réalité douloureuse, une épreuve qui le marquera à jamais. Alors que j’ai dépassé l’âge qu’il avait lorsqu’il s’est engagé dans l’armée américaine, je me demande si j’aurais eu le courage dont il a fait preuve pour surmonter sa peur. Lui, qui à 91 ans participe encore à des manifestations pour se lever contre les extrémismes de toutes sortes et pour défendre les causes auxquelles il croit. Il m’alerte fréquemment : «Ça peut recommencer. Soyons vigilants à tout instant. Les horreurs de la guerre ont été perpétrées par des gens instruits, qui ont été volontaires pour les commettre.»
Pour commander un exemplaire :
http://livre.fnac.com/a4035994/Caroline-Jolivet-Bernard-Dargols-un-GI-francais-a-Omaha-Beach
Sur le web :
http://lagarenne-colombesretourdebuzz.blogspot.fr/2012/04/un-garennois-extra-ordinaire-bernard.html
http://saintlaurentsurmer.free.fr/spip.php?article175
http://www.passiondulivre.com/livre-117470-bernard-dargols-un-gi-francais-a-omaha-beach.htm